Ségolène Dangleterre
Portrait
Fondatrice de Dangleterre, marque de joaillerie engagée et haute en couleurs
Après une formation à la Haute École de Joaillerie à Paris, j’ai lancé ma marque en 2020. Cette création est l’aboutissement d’un parcours singulier qui débute en 1999 à l’École Supérieure d’Art et de Design de Reims et dont le fil rouge demeure la recherche de la singularité et de l’inattendu dans le quotidien. Avant de me consacrer entièrement à ma passion pour les pierres précieuses et les bijoux, j’ai affûté mon regard artistique et accompagné de nombreux projets au sein ma propre agence de communication.
Quelle est la genèse de votre projet ?
J’ai toujours été attirée par le bijou, cet objet précieux qui provoque un sentiment particulier : l’émerveillement.
J’ai décidé de lancer ma collection à 40 ans, pour moi, c'est le projet de la maturité.
J’avais envie de proposer une vision festive et généreuse du bijou, un joyeux compagnon de route qui, d’une certaine manière, devient le reflet de sa personnalité.
Je voulais aussi rendre hommage à la diversité de couleur présente dans la nature par l’utilisation des pierres de couleur, précieuses, fines ou ornementales d’une couleur intense ou bigarrée, elles sont toutes fascinantes.
Et finalement si la nature se permet autant d’exubérance, pourquoi pas nous ?
Quels sont vos objectifs en termes de développement durable ?
J’ai la chance de pratiquer un métier artisanal qui a encore beaucoup de ressources locales, les fournisseurs et prestataires sont ici, sur ce point je réponds à mes exigences et je suis très fière de pouvoir garantir une fabrication parisienne d’un bout à l’autre de la chaîne de production.
La pierre de couleur reste un sujet en plein développement, des labels se mettent en place sur le modèle de ce qui se pratique concernant le diamant.
J’espère pouvoir rapidement apporter ces garanties, je suis avec attention ce sujet et je me repose sur des fournisseurs qui partagent ces valeurs.
Quel est votre défi majeur en termes d'amélioration à un horizon de 2 ans ?
Mon objectif serait d’utiliser des matériaux présent « en surface ».
C’est le cas de mon or qui est recyclé mais j’aime beaucoup dénicher d’anciens stocks chez mes fournisseurs et pourquoi pas créer une ligne composée uniquement de matériaux déjà présents, retraités ou retaillés.
J’aimerai également réduire l’utilisation de sachet plastique à usage unique dans ce métier, je le fais à mon échelle mais il faudrait pouvoir aller plus loin.
Votre définition du "sustainable luxury"
Ces deux mots sont intimement liés. Le luxe se doit (et il en a les moyens) d’être responsable dans un premier temps par conviction et aussi parce qu’il est un modèle et qu’il en a la responsabilité.
J’ai du mal à apporter une définition tant ces deux éléments vont de paire depuis quelques années.
Pourquoi rejoindre 1.618 ?
Je suis très fière de rejoindre cette communauté créative, je crois beaucoup à l’entraide et l’échange de bonnes pratiques, le collectif ouvre des horizons et permet le partage et la mutualisation.
Les petits, comme moi, peuvent bénéficier des enseignements des plus installés.
C’est aussi un garde fou et une exigence que l’on s’impose à soi même pour persévérer dans cette direction qui n’est plus une alternative mais une nécessité.
Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs créatifs qui souhaitent s'engager ?
Je reste très prudente quant au greenwashing, je mets en place des pratiques qui me semblent justes et en phase avec mes valeurs, mais avec toute l’humilité possible.
Selon moi être responsable ne peut pas être un argument de communication, c'est un devoir, il faut l’encourager, qu’il devienne une normalité pour tous les entrepreneurs, de tout univers et de toutes tailles.