Maria Abdala-Zolezzi
Portrait
Je suis Maria Abdala-Zolezzi, alias "Maydi" - ce surnom vient d'un conte de fées où le personnage fictif portait mon nom et tout le monde l'appelait Maydi.
Je suis une créatrice de mode autodidacte. Depuis toute petite ma passion était la mode, j'avais ma propre machine à coudre, je dessinais et confectionnais des robes pour mes poupées.
J'ai étudié la publicité à Buenos Aires, et l'hôtellerie. En 2001, j'ai suivi un cours de stylisme de mode au London College of Fashion.
Quelle est la genèse de votre projet?
Maydi est le nom du projet que je réalise en Argentine et qui a pour particularité l'utilisation des meilleures fibres naturelles argentines, comme le mérinos, le mohair et aussi la fibre de guanaco sauvage, et des fibres naturelles végétales comme le bambou, la soie sauvage, le coton écologique.
Je suis la première créatrice argentine engagée dans la mode durable à obtenir la certification Wildlife Friendly, qui garantit la traçabilité et l'intégrité de la laine Mérinos Péninsule Valdés utilisée par Maydi. Cette qualification est basée sur le respect de la faune sauvage, de plus en plus pesée dans le monde, et apporte une valeur ajoutée à ma proposition.
J'utilise exclusivement des teintures naturelles pour deux raisons d'identité de marque : ajouter de la valeur aux produits argentins et favoriser la renaissance de la culture, de l'identité et des racines locales.
Quels sont vos objectifs en termes de développement durable ?
J'adhère aux principes du commerce équitable. Pour cette raison, mes créations assurent une rémunération équitable aux artisans argentins locaux de la province de Buenos Aires, avec lesquels je développe et produis en collaboration ; ainsi que le respect de l'héritage de leur métier et de leur art.
J'améliore les conditions de sécurité sur le lieu de travail, en les incitant à travailler depuis leur domicile, tout en garantissant, en toute transparence, leurs droits et leur dignité.
Je promeus l'égalité des chances pour les artisanes : je considère qu'elles sont une affirmation claire de l'importance des femmes comme transmetteurs de vie et de culture dans la société.
Je promeus le travail artisanal, revalorisant les techniques ancestrales : le métier à tisser et le crochet. Le tissage sur métier à tisser est l'une des plus anciennes traditions culturelles des peuples autochtones. Le crochet est issu d'anciennes techniques d'Amérique du Sud, d'Arabie et de Chine, avec les premières preuves trouvées en Europe au XVIᵉ siècle.
Je propose de renouer avec la transmission ancestrale imbriquée dans les tricots manuels, de façon contemporaine et de faire connaître mes créations au monde entier.
Je considère que chaque pièce est l'histoire que l'artisan raconte dans celles-ci, c'est pourquoi ce sont des pièces uniques.
J'affirme comme mon plus grand défi que les jeunes préservent leur identité en apprenant ces techniques.
Ma collection, VIDA, présentée à la Fashion Week de Paris en janvier 2019, se compose de pièces fabriquées avec des fibres de laine mérinos certifiées Wildlife Friendly produites par le programme "Conscience" - Coopérative d'agriculteurs durables appelée "Merino Península Valdés" qui fait partie du WCS (Wildlife Conservation Society).
L'une des caractéristiques distinctives de Maydi est l'utilisation des meilleures fibres naturelles au monde : mérinos, mohair (Zapala, Neuquén), lama (Abra Pampa, Jujuy), fibre de guanaco sauvage (Coopérative Payun Matru).
Quel est votre défi majeur en termes d'amélioration à un horizon de 2 ans ?
Le plus important est de toujours revenir à l'essence de mon entreprise, à la raison d'être et d'identifier les objectifs à court et long terme.
Un de mes principaux objectifs est de pouvoir créer plus d'emplois, embaucher plus d'artisans pour pouvoir élargir petit à petit qualitativement le portefeuille de clients.
Pouvoir développer, avec des spécialistes, l'utilisation de la fibre de guanaco, pour faire connaître au monde toutes les merveilleuses propriétés que possède cet animal étant 100 % attentif à l'environnement et à la faune.
Votre définition du "Sustainable luxury" ?
Sustainable luxury - c'est la responsabilité de chaque individu chaque jour de prendre soin de notre planète qui est notre maison. Je crée des pièces uniques à partir de fibres naturelles, chacune d'elles 100 % biodégradables et certifiées, en respectant l'environnement, en promouvant les économies régionales et en respectant le savoir-faire de chaque personne qui fait partie de Maydi.
Pourquoi rejoindre 1.618 ?
Je considère 1.618 comme une agence, un espace où MAYDI partage des valeurs liées à la durabilité, commerce équitable du design et de la mode.
Je crois qu'appartenir à cette agence donnera à MAYDI une plus grande visibilité en France, pays cher et de ma formation professionnelle, ainsi que l'envie de faire connaître mon projet en Europe en général.
Quelle est votre méthode pour allier créativité et responsabilité ?
Cela me vient naturellement, je crée avec des fibres naturelles dans mes mains, à partir d'elles je peux imaginer et créer un design.
Pour moi, il est facile de combiner responsabilité et créativité parce que Maydi a été créé en étant responsable dès le premier jour.